Bulletin N° 1064
"Le Roi et L'Oiseau"
(originally written in 1959)
https://pod.ac-normandie.fr/video/0148-le-roi-et-loiseaum4v/
de Jacques Prèvert et Paul Grimault
(1 :21 :14)
October 9, 2022
R.I.P.
In Memory of
Elisabeth Chamorand
(1934-2022)
Francis Feeley
I
first
met Elisabeth Chamorand in 1973, when I joined the faculty at la Sorbonne
Nouvelle in Paris as a lecteur americanist,
while completing my dissertation on a political culture among primary school
teachers during the Third Republic. Elisabeth’s method of teaching
independent reasoning reminded me of the culture of committed teachers in the early years of the
Third Republic whose history I was researching.
She
had spent time in the United States, during periods of French vacation - not as a tourist, but busily conducting research
and working at jobs which brought her in close contact with some of the most vibrant
progressive cultures in the US, such as her association with the Institute for
Policy Studies, in Washington, D.C , which was headed
at the time by Marcus Raskin and Richard Barnet.
Later she worked in the South Dakota office of US Senator James Abourezk.
It
would be misleading and reductive to say that Elisabeth was a left-wing liberal. She was a whole lot
more than that. She was a cultural activist, who felt at home in a variety of
cultures both in the US and in her native country, France.
She
was born and grew up in Grenoble. I remember vividly her recounting how she had
to ski to school in the winter due to the thick blanket of snow that covered
Grenoble. But she was never nostalgic about her youth; in fact she spoke very
little about her childhood. Her focus was largely directed toward present
events and their immediate histories. She was always very interesting to speak with, and ever eager to share her ideas on a wide variety of subjects. The War in
Vietnam was a frequent subject of conversation that disturbed an increasing number of French
university specialists in American Civilization at the time.
Elisabeth
had a critical mind and never failed to share her startling insights. She was
also inquisitive, and I enjoyed listening as she would question visiting
Americans and other faculty members about their views on current events. She
would usually push conversations beyond orthodox limits, and outside the
comfort zone. On this new terrain, it often took a measure of courage to talk
with her in public, as she frequently touched on social discontents, some of
which were taboo subjects in bureaucratic circles at the university.
Like
many committed teachers in Franch, she never sought a promotion
beyond her post as Maitre de Conference, which
provided her with job security and allowed her the freedom to pursue a creative intellectual life. She devoted her time to classroom teaching, original
research, and educational travel. Her publications include three books:
·
L'accès aux médicaments dans les pays en
développement (2013)
· La liste noire à Hollywood (2017), and
·
Les multinationales pharmaceutiques
et la poltique de santé (2020),
as well as critical articles, such as :
Elisabeth lived a full and rich life, guided by the same traditional
principles which had governed the thinking of some very committed egalitarian
public school teachers in the Third Republic. Among them were teachers who
opposed the arriviste conduct of careerist social climbers with slogans such as refuser de parvenir and who eventually found the courage to
condemn “The Great War” as largely the creation by war profiteers for their financial gain, at great human
cost.
Elisabeth
derived a profound joy from life and at times demonstrated a sardonic sense of
humor. She had little patience with hypocrisies, and the superficial formalities
around her seemed often to irritate he r. These qualities made her an excellent
teacher; in fact, she could not help but teach, wherever she was and with
whomever she spoke, she had something to learn and something to teach. Her inquisitive mind
seemed to sift through an order of priorities, and she would select what she
thought to be the most important aspect of any topic under discussion and
develop it in the most unexpected direction, free of clichés and received ideas.
She
was a devoted educator in the best of the French traditions, and a loyal friend. I shall miss her.
___________
Elisabeth Chamorand died with cancer on September 15,
2022 at l'Hopital du Nord, near Grenoble.
A few days before her unexpected death, I had invited Elisabeth to join me at a concert where my wife and daughters performed on Septembrer 18, at the nearby home of a friend. She never answered my invitation.
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"Memorial Concert" avec Tatiana et Michelle Feeley
LA CHAPELLE SAINTE MARIE D’EN HAUT
MUSEE DAUPHINOIS GRENOBLE
DIMANCHE 9 OCTOBRE 2022 à 18H00
Unedited scenes from the Memorial Concert for Elisabeth Chamorand
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https://photos.app.goo.gl/pguj9KTP1PQ7bZgA6
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https://photos.app.goo.gl/d11EuoR5XkRqkLK97
3/4
https://photos.app.goo.gl/FfVXeJrWE9JBXnao6
4/4
https://photos.app.goo.gl/Et78vVMGfaHrQHkf6
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R.I.P.
En mémoire à Elisabeth Chamorand (1934-2022)
par Francis Feeley
J'ai rencontré Elisabeth Chamorand en 1973 lorsque j'intégrai la Sorbonne Nouvelle à Paris en tant que lecteur américaniste, période pendant laquelle
j’achevais ma thèse sur la culture politique des instituteur.ice.s à l'aube de la Troisième République française. Le dévouement qu'Elisabeth portait à
l'enseignement de la pensée libre était très lié au sujet de ma recherche dont j’étudiais l’histoire.
Pendant les vacances scolaires françaises, elle partait aux États-Unis pour approfondir sa connaissance de la culture américaine en s’intégrant au monde du
travail. Ainsi elle côtoyait des milieux parmi les plus dynamiques et progressistes du pays tel que l’Institute for Policy Studies à Washington, D.C., dirigé à
l’époque par Marcus Raskin et Richard Barnet. Plus tard, elle travailla au bureau du sénateur américain James Abourezk dans le Dakota du Sude.
Il serait très réducteur de dire qu'Elisabeth était une libérale de gauche car elle était bien plus que cela : une militante culturelle qui se sentait aussi bien à
l’aise dans la diversité culturelle des États-Unis que dans celle de son pays natal, la France.
Elle est née à Grenoble et y a grandi. Je me souviens très bien quand elle me racontait comment elle était obligée d’aller à l’école en ski pendant l’hiver,
Grenoble étant recouvert d’une épaisse couche de neige. Mais elle n'était jamais nostalgique de sa jeunesse. En réalité, elle parlait très peu de son enfance.
Son attention était portée vers les évènements actuels et leur histoire immédiate. C’était très intéressant de discuter avec Elisabeth. Elle était toujours prête
à partager son point vu sur divers sujets. Dans les années 70, la guerre du Vietnam était un des sujets de conversation fréquent qui, à l’époque, dérangeait
un grand nombre de spécialistes de la civilisation américaine au sein des universités françaises.
Elisabeth avait un esprit critique et ne manquait jamais de partager ses idées stimulantes et surprenantes. Elle était également curieuse et j'aimais l'écouter
lorsqu’elle questionnait des enseignants américains en visite et d'autres membres du corps professoral à propos de leur point de vue sur les événements
actuels. Généralement elle poussait les conversations au-delà des limites orthodoxes et hors de la zone de confort. Sur ce nouveau terrain, il fallait souvent
une dose de courage pour s'entretenir avec elle en public, car souvent elle abordait les mécontentements sociaux dont certains étaient des sujets tabous
dans les cercles bureaucratiques de l'universités :
• L'accès aux médicaments dans les pays en développement (2013),
• La liste noire à Hollywood (2017), et
• Les multinationales pharmaceutiques et la politique de santé (2020),
ainsi que des articles critiques, comme :
Elisabeth a vécu une vie pleine et riche, portée par des principes traditionnels qui avaient guidé la pensée de certains enseignants égalitaires d'écoles
publiques dans la Troisième République. Parmi eux se trouvaient des opposants au comportement carriériste avec des slogans tel que « refuser de
parvenir », qui plus tard trouvèrent le courage de condamner "La Grande Guerre" à rien de plus que la création de profiteurs de guerre jouissant d’un gain
financier causant un abominable coût humain.
Elisabeth tirait une joie profonde de la vie et faisait parfois preuve d'un sens de l'humour sardonique. Elle avait peu de patience avec l’hypocrisie, et les
formalités superficielles autour d'elle semblaient souvent l'irriter. Ces qualités faisaient d'elle une excellente enseignante. En réalité, elle ne pouvait pas
s'empêcher d'enseigner. Où qu'elle se trouvait et peu importe avec qui elle parlait, Elisabeth avait toujours quelque chose à apprendre et quelque chose à
transmettre. Son esprit attentif semblait passer au crible un ordre de priorités dans lequel elle sélectionnait ce qu'elle pensait être l'aspect le plus important
du sujet en question, puis elle le développait dans une direction des plus inattendues, sans clichés ni idées reçues.
Elisabeth était une enseignante dévouée, issue de la meilleure des traditions françaises, et une amie fidèle. Elle me manquera.
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Elisabeth Chamorand est décédée avec un cancer le 15 septembre 2022 à l'Hôpital Nord, près de Grenoble.
Quelques jours avant sa mort inattendue, j’avais invitée Elisabeth à m’accompagner au concert de mon épouse et de mes filles le 18 septembre dans la
maison d’un ami voisin. Elle n'a jamais répondu à mon invitation.
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"Concert Memorial" avec Tatiana et Michelle Feeley
LA CHAPELLE SAINTE MARIE D’EN HAUT
MUSEE DAUPHINOIS GRENOBLE
DIMANCHE 9 OCTOBRE 2022 à 18H00
Les scènes inédites du concert mémorial pour Elisabeth Chamorand, le 9 octobre 2022
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