Bulletin 171
 

Subject: ON MAKING HISTORY: FROM THE CENTER FOR THE ADVANCED STUDY OF AMERICAN INSTITUTIONS AND SOCIAL MOVEMENTS, GRENOBLE, FRANCE.

 
 

19 January 2005

Grenoble, France

 

Dear Colleagues and Friends of CEIMSA,

 

The contemporary social movements which are now underway in the United States should have the attention of every student of American Studies, and despite obvious media manipulations we should remain well informed of their developments. As usual, most of these social movements originate at the local level, but the issues they address are, of course, global. These movements are growing each day.

 

On our CEIMSA-IN-EXILE web site, now located on the UCSD server in La Jolla, California, we have provided readers with access to a list of more than 80 local movement addresses, which were taken from the French translation of Jim Hightower's recent book, Ces truands qui nous gouvernent.

 

Please visit Atelier 19, Article 43 for a copy of this important list of names and addresses of activist organizations across North America.

 

Students of American Studies are encouraged to contact some of these local offices and become familiar with American political culture at the local level, in a way that reading newspapers and mainstream national magazines would never accomplish. Some Europeans might even be inspired to start building international bridges with their own local movements in Europe.

 

Finally, we share with you a message from Professor Jim Cohen in Paris, reminding us it is the eve of the Presidential inauguration in the U.S.  Protests are growing at this moment in Washington, D.C. and in cities throughout the United States in response to this historic miscarriage of justice.

 

 

 

Sincerely,

Francis McCollum Feeley

Professor of American Studies

Director of Research

Université Stendhal Grenoble 3

 

 

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From: Jim Cohen

Date: Tue, 18 Jan 2005

Subject: "Not in Our Name", a French translation.

 

 

Dear Francis,

If this of any use to you whatsoever, here's the text of "Not in Our Name" written for the occasion of Bush's 2nd inauguration, in French translation (see attached file in Word and also below). Our ragtag little group here in Paris, Americans Against the War, is trying to get it around and possibly into a major daily, we'll see. In any case, it's not too bad and worthy, we think, of spreading around. It can be found in the original (indeed you've probably already seen it), at :

 

www.nion.us

 

 

take care

Jim

 

 

Des citoyens des Etats-Unis refusent que l'administration Bush parle en leur nom.

 

PAS EN NOTRE NOM

 

A l'heure où George W. Bush commence son deuxième mandat, qu’on ne dise pas que le peuple états-unien a acquiescé silencieusement à ce sacre honteux d’un régime de guerre, d’avarice et d’intolérance. Ce président ne parle pas pour nous, il ne nous représente pas, il n’agit pas en notre nom.

 

Aucune Élection, qu’elle soit juste ou frauduleuse, ne saurait légitimer des guerres criminelles faites à  des pays étrangers, ni la torture, ni la violation massive des droits de l’homme, ni la fin de la science et la raison.

 

En notre nom, l’administration Bush veut justifier l’invasion et l’occupation de l’Irak sous de faux prétextes, en versant sur ce pays la destruction, l’horreur et la misère, en donnant la mort À  plus de 100 000 Irakiens. Elle détruit des villes entières en prétendant promouvoir des élections démocratiques, en intimidant et en privant du vote des milliers d’électeurs aux Etats-Unis.

 

En notre nom, l’administration Bush affiche son mépris du droit international et de l’opinion mondiale. Elle pratique partout la torture et les détentions sans procès et prépare de nouveaux assauts contre nos droits À  l’intimité, À  la liberté de parole et au rassemblement. Aux Etats-Unis s’en prend aux droits des Arabes, les Musulmans, et les Asiatiques du sud aux Etats-Unis, les prive du droit d’étre représentés par un avocat, les stigmatise et les détient sans motif valable. Des milliers de personnes ont été déportées.

 

Au moment où l’administration Bush lance de nouveaux ballons d’essai À  propos d’invasions possible de la Syrie, de l¬’Iran ou de la CorÉe du Nord, À  propos du départ des Nations-Unies, À  propos d’une politique de « détention À  vie », nous affirmons que nous n¬’accepterons pas qu¬’en notre nom soient commis de nouveaux crimes contre des nations ou des individus désignés comme des obstacles À  la suprématie mondiale des Etats-Unis.

 

Aurions-nous pu imaginer, il y a quelques années, que les principes fondamentaux de notre forme de gouvernement  la séparation de l’Église et de l’Etat, le respect de la procédure légale réguliéèe (due process), la présomption d’innocence, la liberté de parole, le habeas corpus ¬ serait abandonnées si facilement ? A l’heure actuelle, n’importe qui peut Être déclaré « combattant ennemi » sans possibilité de recours légal, par un président qui concentre le pouvoir dans la branche exécutive. L’homme qu’il a choisi comme nouveau ministre de la Justice (Attorney General) prétend justifier avec des arguments légaux la torture pratiquée À  Guantanamo, en Afhganistan et dans la prison d’Abu GhraÀ¯b.

 

L’administration Bush chercheà  imposer une forme étroite et intolérante d’intégrisme chrétien comme politique gouvernementale. Ce mouvement extrémiste, qui n’est plus en marge du pouvoir, vise À  enlever aux femmes leurs droits reproductifs, À  attiser la haine des gays et des lesbiennes, À  enfoncer un coin entre l¬’esprit religieux et la vérité scientifique. Nous ne céderons pas aux extrémistes notre droit À  la pensée. Le SIDA n’est pas une punition de Dieu. Le réchauffement de la terre est un vrai danger. L’évolution des espèces a réellement eu lieu. Tout le monde doit avoir la liberté de trouver le sens et la nourriture spirituelle qu¬’ils choisissent. La religion ne doit jamais Être obligatoire. Ces extrémistes peuvent prétendre fabriquer leur propre réalité, mais nous ne leur permettrons de fabriquer la nÀ´tre.

 

Nous avons été des millions À  travailler, À  marcher, À  surveiller les bureaux de vote, À  contribuer de l’argent, À  voter, et nous avons tout ce que nous pouvions pour battre le régime Bush aux Élections de novembre 2004. Cet effort sans précédent a fait surgir de nouvelles énergies, de nouvelles organisations, et un nouvel engagement dans la lutte pur la justice. notre échec à arréter Bush par ces moyens ne doit pas nous faire tomber dans le désespoir et l’inaction. Au contraire, cette large mobilisation de personnes engagées dans la lutte pour un monde plus juste, plus libre et plus pacifique doit progresser. Nous ne pouvons pas attendre, nous n¬’attendrons pas jusqu’en 2008. La lutte contre le deuxième régime Bush doit commencer dès maintenant.

 

Le mouvement contre la guerre au Vietnam n’a jamais gagnÉ une Élection présidentielle, mais il a bloqué des trains de transport de troupes, fermé des centres de conscription, descendu dans la rue, fait du porte À  porte pour parler aux gens  et a finalement contribué À  l’arrét d¬’une guerre. Le mouvement des droits civiques ne s¬’est jamais attachÉ À  un candidat À  la pésidence : il a fait des sit-ins, moné dans des autobus réservés aux blancs, mené un combat dans les tribunaux, rempli des cellules de garde À  vue  et a fini par transfigurer une nation. 

 

Nous devons changer la réalité politique de ce pays en mobilisant les dizaines de millions de personnes qui savent dans leur tête et dans leur coeur que la « réalité » du régime Bush n’est qu’un cauchemar pour l’humanité. Cela exigera de la créativité, des actions de masse, des moments de courage individuel. Nous devons nous rassembler chaque fois que c¬’est possible, agir seuls chaque fois que nous le devons.

 

Nous tirons inspiration des soldats qui ont refusé de combattre dans cette guerre immorale. Nous saluons les bibliothécaires qui ont refusé de livrer leurs listes de livres empruntés, les lycéens qui ont exigé qu¬’on leur enseigne l'évolution des espèces, tous ceux qui ont apporté des témoignages sur la torture pratiquée dans les forces militaires US, les protestations de masse qui ont exprimé une opposition internationale À  la guerre en Irak. Nous saluons les individus ordinaires qui entreprennent des actes extraordinaires. Nous nous engageons À  créer une communauté de soutien aux actes courageux de résistance. Nous nous rangeons aux cÀ´tés des peuples qui, dans le monde entier, se battent chaque jour pour le droit de créer leur propre avenir.

 

Notre responsabilité est d’empécher le régime Bush de suivre son cours désastreux. L’histoire nous jugera durement si nous n’agissons pas de façon décisive.

 

Cette déclaration a été signé par plus de 4000 personnes dont les personnalités suivantes : Janet Abu-Lughod, professeur émérite, New School ; Michel Albert, auteur ; Edward Asner, acteur de télévision ; Medea Benjamin, Global Exchange et Code Pink ; Judith Butler, philosophe, Berkeley ; Leslie Cagan, United for Peace and Justice ; Noam Chomsky, MIT ; Daniel Ellsberg, ancien fonctionnaire des Départements de la Défense et d’Etat ; Michael Lerner, rabbin et éditeur de Tikkun ; Staughton Lynd, historien ; Reynaldo F. MacÀ­as, responsable de l¬’association nationale des Chicano/Chicana studies ; Michael Ratner, Center for Constitutional Rights ; Howard Zinn, historien. La déclaration est signée et diffusée par les Américains contre la guerre (France).